L’Étincelle

Cela a commencé au moment où ils n’y croyaient plus, où ils n’attendaient plus rien, où le soleil même semblait les avoir abandonnés. Ils répétaient leur détresse dans une complainte qui n’était pas même un cri, pas même un chant. Sous leurs pas, le sol craquelait comme une cendre stérile.

Quand il y eut une étincelle.

D’où venue ? Nul ne sait.

Ce fut d’abord presque imperceptible. Comme une respiration qui soudain reprenait. Il fallut qu’elle s’amplifiât pour qu’on commençât à y croire, pour qu’on admît qu’il ne s’agissait pas d’une illusion. Et en effet le souffle prenait de l’ampleur, la respiration s’accélérait et il y eut la première note, le premier son d’une longue partition qui n’avait plus été déchiffrée depuis longtemps. Le rythme fut de plus en plus tangible. On ne pouvait plus douter qu’une mélodie nouvelle vibrait. Dès lors, les tambours se mirent à la scander. Tous, alors, à l’unisson, reprirent ce nouveau refrain.

Gabriel GROSSI, mardi 27 août 2013,
retravaillé le dimanche de Pâques, 9 avril 2023.


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