Minuit. Les cloches sonnent à Venise. Dans le calme de ta chambre d’hôtel, tu imagines, tu te remémores la ville autour de toi, cette très ancienne ville bâtie sur l’eau, cette ville où le moindre bâtiment est un monument historique, préservée de l’uniformisation du monde. Cette ville où tu aimes te perdre dans le dédale des ruelles et des canaux, te laissant porter par le hasard, laissant surgir une placette imprévue, une glycine au-dessus de l’eau, une gondole émergeant derrière un vieux mur. Cette ville hors du temps, que tu apprécies d’autant plus qu’un contretemps t’a contraint à visiter d’abord les blocs gris de Mestre, les chantiers navals bruyants, et les ponts routiers sous lesquels les migrants n’ont qu’un petit feu pour se réchauffer au milieu des immondices. Drôle de sensation, où la beauté et l’injustice se juxtaposent, où l’indignation et l’émerveillement se succèdent. Les plafonds peints du palais des Doges, les dorures des églises, la dentelle des façades, ne sont pas seulement des signes de richesse, mais aussi d’art, de raffinement, de beauté. De science, aussi : imposants globes terrestres, témoins de la curiosité exploratrice d’une ville ouverte sur le monde. Venise, aide-nous à nous souvenir, de ne rien ajouter à ce qui est, que de la beauté.






















































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