Ses dimensions impressionnent. Avec 158 mètres de long, 93 mètres de large, une hauteur sous voûte de 45 mètres et une hauteur totale de 108,5 m, c’est la plus grande cathédrale gothique du monde. Tous styles confondus, elle arrive troisième par sa surface. Une merveille de marbre blanc.
Magie du gothique, ce colosse de pierre paraît presque léger et aérien, grâce à ses très nombreuses flèches. Le Dôme de Milan resplendit dans la nuit de décembre. Ses façades, puissamment éclairées, luisent de mille feux. Car c’est d’abord de nuit que j’ai découvert la cathédrale, entouré par les très nombreux touristes qui visitaient le marché de Noël ou contemplaient l’immense sapin installé sur l’esplanade.


C’est par milliers que se comptent les statues. De loin, on dirait une dentelle de détails. La finesse et l’immensité de l’ensemble imoressionnent.
Une façade latérale, en travaux, est partiellement masquée par des échafaudages, eux-mêmes dissimulés derrière un écran géant qui diffuse des publicités pour des marques de luxe. Le contraste étonne. Il est assez rare de voir un lieu sacré faire de la pub pour des sacs à main. Je trouve cela assez triste, même si je comprends bien que les travaux ont besoin de mécènes.

La nuit, la cathédrale est bien sûr fermée, et c’est le lendemain matin que j’en ai fait la visite. Je prends soin de réserver à l’avance mes billets, afin d’être sûr de ne pas avoir de mauvaise surprise.
Dès l’entrée, on nous fait pénétrer dans un ascenseur. La visite commence sur les toits. Il est ainsi possible d’admirer toute la finesse de ce géant de marbre de près, de contempler des statues presque invisibles depuis le sol, dans un parcours qui fait le tour de l’édifice avant de nous conduire sur le toit lui-même, d’où l’on peut contempler les plus hautes flèches. Tout en haut, la plus haute flèche culmine avec la statue de la Madonnina.
















C’est toute une petite foule qui déambule sur les toits de la cathédrale, comme s’il s’agissait d’une place publique, mais en hauteur. On contemple les nombreuses flèches qui hérissent l’édifice, dont la plupart se terminent avec une statue. Un petit bloc de marbre en cours de restauration porte l’inscription « 380 kg », rappelant le poids de l’édifice, que l’on finirait par oublier, tant l’architecture gothique confère à la cathédrale une impression de légèreté.
La descente se fait par un escalier qui conduit à l’intérieur de la cathédrale. Une paroi de plexiglas sépare nettement le parcours destiné au public et la zone réservée aux fidèles. Elle nuit un peu à l’esthétique de l’ensemble. Malgré cela, j’admire les nombreuses statues, les tableaux, l’enfilade de colonnes de la nef, jusqu’au chœur.

















Vers la fin de la visite, nous prenons le temps de nous asseoir, afin d’admirer plus posément l’intérieur de la cathédrale. C’est alors que les grandes orgues retentissent puissamment. J’écoute avec plaisir ces quelques accords qui annoncent l’imminence de la messe, et qui ajoutent une dimension auditive à l’incroyable spectacle visuel qui s’offrait à mes yeux.
Se dire qu’il a fallu six siècles en tout pour achever la construction du Dôme de Milan. Un nombre qui donne le tournis. Six siècles, non par lenteur ou maladresse, mais parce que le projet lui-même excédait le temps d’une génération. Dès 1386, il s’agissait de bâtir une cathédrale d’une ampleur inédite, entièrement revêtue de marbre, matériau coûteux et difficile à acheminer, dans une ville traversée par des bouleversements politiques constants. Les architectes se sont succédé, les styles ont évolué — du gothique à la Renaissance, puis au néogothique — et le monument a été sans cesse repris, corrigé, prolongé. La façade a été achevée sous l’impulsion de Napoléon. Le Duomo n’a jamais suivi un plan figé : il s’est construit comme une œuvre ouverte, soumise aux aléas de l’histoire et à une conception du temps où une cathédrale n’est pas destinée à être achevée, mais continuellement poursuivie.
La cathédrale donne ainsi tout son sens au mot « monument », de moneo, se rappeler, faire se souvenir. Elle incarne le temps long, la continuité par-delà les générations. Elle montre aussi la puissance à travers les siècles de la ville de Milan, qui n’est pourtant ni une capitale royale ni le centre de la Papauté. C’est surtout l’extérieur, les façades finement sculptées qui m’ont séduit. Ce marbre blanc si lumineux. Comme une invitation à nous tourner vers la lumière.
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Magnifique ! Merci pour ce retour 🌞
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Merci à vous pour ce commentaire !
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