Archives mensuelles : octobre 2015

Des livres du domaine public à écouter

Le site d’information Rue89 a fait paraître un très intéressant article décrivant le projet du site LibriVox : des centaines d’ouvrages littéraires du domaine public à découvrir en audio. Un commentateur du site propose également l’adresse du site litteratuureaudio.com, dans le même esprit. Je vous soumets donc également ces sites, en espérant que cela vous intéressera :
https://librivox.org/
www.litteratureaudio.com

Source : Mais qui est cette Ezwa qui lit tant de classiques pour des inconnus ? – Rue89 – L’Obs

Le poème d’à côté : Charles Baudelaire

On ne cite pas souvent le poème de Baudelaire intitulé « L’homme et la mer », quatorzième poème des Fleurs du mal, qui se trouve non loin du sonnet très connu de « La vie antérieure ». Voilà donc un choix tout trouvé pour notre rubrique « Le poème d’à côté ». Laissons donc la parole à Baudelaire…

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Qu’est-ce qu’une édition critique ?

Si aujourd’hui vous pouvez acheter et lire des ouvrages anciens, datant par exemple du Moyen-Âge, ou encore des correspondances d’écrivains, ou même des brouillons non achevés, c’est grâce au travail des chercheurs en lettres. L’une de leurs (nombreuses) tâches est en effet d’établir des éditions critiques. Qu’est-ce que cela signifie ? On peut parler aussi d’édition scientifique. Quelles différences avec une édition normale ? Elles sont nombreuses. Le travail du chercheur différera bien entendu selon l’époque et la forme du texte de départ.

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Créatures légendaires

Halloween est certes une fête d’origine anglo-saxonne, mais c’est un bon prétexte pour parler de créatures fantastiques et mythologiques, d’un point de vue étymologique. À la façon de Georges Gougenheim dans Les Mots français[1], je vous propose un petit tour d’horizon linguistique. J’ai, à portée de main, l’indispensable Dictionnaire historique de la langue française dirigé par Alain Rey[2], et, à portée de clic, le non moins utile Trésor de la langue française informatisé[3]. Ainsi armés, nous pouvons partir à l’aventure dans les mondes fantastiques.

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« Elle disait que l’on ne reconnaît pas les gens mal élevés à leur façon de se curer le nez aux feux rouges ou de bâiller quand on leur parle, mais à l’emploi qu’ils font du mode subjonctif dans une proposition circonstancielle de temps introduite par “après que”. »

Jean-Michel Maulpoix, Papiers froissés dans l’impatience,
Seyssel, Champ Vallon, 1987, p. 53.

Littérature et politique

La littérature, ce n’est pas seulement un divertissement, et l’art d’écrire, ce n’est pas celui de faire de jolies phrases. La finalité de la littérature varie bien entendu selon les époques et les auteurs considérés, mais elle n’est pas réductible à une pratique strictement décorative. Reflet d’une société, la littérature propose, bien souvent, une lecture d’enjeux humains essentiels, liés à un contexte précis, mais aussi universels. En particulier, la littérature est fréquemment la traduction artistique de questions politiques. Et cela ne se réduit pas à la seule « littérature engagée ». Petit tour d’horizon.

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Avez-vous entendu parler de Clara Gazul ?

Ayant tendance à parler beaucoup de poésie, il n’est que justice que le billet du jour concerne le théâtre. Je voudrais vous parler d’un livre que j’ai rencontré pendant mes études, et dont j’ai trouvé la lecture très plaisante. Il s’agit du Théâtre de Clara Gazul.

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« Que j’aime le premier frisson d’hiver ! le chaume,
Sous le pied du chasseur, refusant de ployer !
Quand vient la pie aux champs que le foin vert embaume,
Au fond du vieux château s’éveille le foyer ;

C’est le temps de la ville. — Oh ! lorsque l’an dernier
J’y revins, que je vis ce bon Louvre et son dôme,
Paris et sa fumée, et tout ce beau royaume
(J’entends encore au vent les postillons crier),

Que j’aimais ce temps gris, ces passants et la Seine
Sous ses mille falots assise en souveraine !
J’allais revoir l’hiver. — Et toi, ma vie, et toi !

Oh ! dans tes longs regards j’allais tremper mon âme ;
Je saluais tes murs. — Car, qui m’eût dit, madame,
Que votre cœur sitôt avait changé pour moi ? »

Alfred de Musset, « Sonnet », Premières poésies 1829-1835,
Paris, Charpentier, 1890.

René Depestre est un poète haïtien, à propos duquel va paraître un ouvrage collectif, aux éditions Hermann, dirigé par Béatrice Bonhomme et Marie Jocqueviel-Bourjea. Les auteures évoquent une œuvre « abondante et multiforme », indissociable de la vie elle-même de l’écrivain. Cet ouvrage, à paraître le 4 décembre prochain, comptera 358 pages consacrées à cette « oeuvre-vie ».

Quiz de l’automne

Voici venues les vacances et, avec elles, notre petit quiz de l’automne. J’espère que vous y prendrez du plaisir !

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J’espère que ce petit jeu vous a plu. N’hésitez pas à donner vos impressions dans l’espace réservé aux commentaires !

Reblogué : « Et moi maintenant (Philippe Jaccottet) »

L’un de mes poèmes préférés de Jaccottet, cité sur le blog « Arbres à lettres »…

Arbrealettres


Carry Akroyd_pink_river

Et moi maintenant tout entier dans la cascade céleste,
de haut en bas couché dans la chevelure de l’air
ici, l’égal des feuilles les plus lumineuses,
suspendu à peine moins haut que la buse,
regardant,
écoutant
(et les papillons sont autant de flammes perdues,
les montagnes autant de fumées) —
un instant, d’embrasser le cercle entier du ciel
autour de moi, j’y crois la mort comprise.

Je ne vois presque plus rien que la lumière,
les cris d’oiseaux lointains en sont les noeuds,

toute la montagne du jour est allumée,

elle ne me surplombe plus,

elle m’enflamme.

(Philippe Jaccottet)

Illustration: Carry Akroyd

Voir l’article original

« Écrire fait tomber dans la chambre quelques chutes de pluie fine. Cette eau n’est d’abord qu’un désir, la perpétuation d’un transparent rapport avec le vide, ou le sentiment d’étrangeté attaché au simple fait d’être là, lorsque l’existence déliée s’éprouve d’elle-même toute seule, telle quelle, injustifiée, limpide et stupéfaite. »

Jean-Michel Maulpoix, Chutes de pluie fine, Paris, Mercure de France, 2002, p. 158.

Connaissez-vous François Jacqmin ?

C’est assurément un poète qui mérite d’être connu. François Jacqmin (1929-1992), que j’ai découvert grâce au chercheur Gérald Purnelle, propose dans Le livre de la neige une poésie méditative, circonspecte à l’égard des pouvoirs du langage, toute attachée à dire l’expérience de la neige. C’est une suite de poèmes relativement brefs, de dix vers chacun, où tout artifice poétique semble avoir voulu être gommé : ni rimes, ni isométrie, peu d’images, un « je » discret. Ne reste que l’essentiel.

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Le poème d’à côté : Stéphane Mallarmé

Aujourd’hui, au sommaire de cette rubrique « Le poème d’à côté » consacrée à un poème qui précède ou qui suit immédiatement un poème très célèbre, je vous propose de vous parler de Mallarmé. Vous connaissez sans doute le poème intitulé « Brise marine » (« La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres », ça ne vous dit rien ?). Eh bien, tournons la page, et voyons ce qu’il y a derrière…

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Un blog qui exhume les trésors de Gallica

Grâce au journal en ligne Rue89, j’ai entendu parler d’un beau blog, dont le projet est d’exhumer des auteurs oubliés de la littérature, grâce à la bibliothèque en ligne Gallica, de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Je vous invite, à mon tour, à y faire un petit tour!

Source : Le gallicanaute des naines brunes et noires – Ma bibliothèque constituée à partir de Gallica d’auteurs oubliés (naines noires) ou n’ayant jamais été sous les feux de la rampe (naines brunes). Complétée par des propositions de lectures insolites.

Un poème contemporain : les Gestes de la neige de Béatrice Bonhomme

Poète et professeur de littérature à Nice, Béatrice Bonhomme est l’auteur de nombreux recueils poétiques. Celui dont je voudrais vous parler aujourd’hui s’intitule Les Gestes de la neige, publié en 1998 aux éditions L’Amourier, sises à Coaraze.

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L’automne

« L’aube est moins claire, l’air moins chaud, le ciel moins pur ;
Le soir brumeux ternit les astres de l’azur.
Les longs jours sont passés ; les mois charmants finissent,
Hélas ! voici déjà les arbres qui jaunissent !
Comme le temps s’en va d’un pas précipité !
Il semble que nos yeux, qu’éblouissait l’été,
Ont à peine eu le temps de voir les feuilles vertes.
Pour qui vit comme moi les fenêtres ouvertes,
L’automne est triste avec sa bise et son brouillard,
Et l’été qui s’enfuit, est un ami qui part. »

Victor Hugo

Pour l’anecdote, c’est un poème que j’avais appris quand j’étais en CE2.