Grâce à la mer, récit d’une journée en poésie

Quelle belle journée encore que celle d’aujourd’hui ! Il a fait un temps radieux à Nice, pour accueillir deux poètes invitées qui ont rejoint David Giannoni déjà présent depuis mercredi : Ève-Line Berthod et Katerina Apostolopoulou. Nos trois poètes se sont retrouvés pour une performance croisée sur le quai Rauba Capéu, avant d’embarquer pour le monastère de Saorge. Récit de cette nouvelle journée de festival.

Ma première mission ce matin a été de récupérer Ève-Line Berthod à l’aéroport de Nice. Cette habitante de Suisse romande, dans le canton de Valais, est professeur de français et d’anglais dans un collège que nous appellerions en France un lycée, et elle a récemment publié un beau recueil de poèmes marqués par le souvenir de ses grands-parents et l’évocation d’une Suisse rurale et agricole.

Après avoir eu le temps de faire un peu connaissance pendant le trajet, je laisse Ève-Line Berthod à son hôtel. Je me rends ensuite à la librairie Masséna, partenaire du festival, à la recherche des recueils des poètes invités, que je compte présenter pendant l’atelier d’écriture du dimanche matin. Direction, ensuite, le Vieux-Nice, pour faire quelques emplettes pour le soir : des Perugine achetées à la boucherie de La Tour, rue Pairolière, du pain, des bugnes, des olives, de la limonade, du saucisson apéritif, du chocolat… Tout ce qu’il faut pour une bonne soirée… Je rentre ensuite chez moi pour préparer ma valise, et je repars presque aussitôt.

Merci à mon ami Ariel pour le portrait !

Le mythique quai Rauba Capéu

C’est un lieu emblématique de la ville de Nice qui accueillera l’événement de l’après-midi. Situé à l’extrémité de la Promenade, juste avant le port, le quai Rauba Capéu offre un panorama exceptionnel sur toute la ville, et sur l’immensité de l’horizon. « Rauba Capéu », c’est du Nissart, cela veut dire que cette esplanade très exposée au vent nous dérobe notre chapeau. David Giannoni révèle qu’il aimait beaucoup se baigner à cet endroit avec un ami. De nos jours, l’accés aux rochers n’est plus permis, depuis la construction d’une esplanade arrondie marquée au centre par un cadran solaire.

Je retrouve sur place mon ami Ariel vers 14h. Sabine Venaruzzo nous rejoint bientôt, et nous commençons à décharger sa voiture, à installer des chaises… Ariel a amené des roses, emblèmes de cette édition 2024 marquée par la grâce. Nous commençons à distribuer des programmes aux passants. À 15h, je traverse à pied le vieux-Nice pour aller chercher nos trois poètes qui m’attendent à l’hôtel.

Vue de Nice depuis le quai Rauba Capéu

Trois poètes face à la mer

À 16 h, une petite assemblée prend place dans l’hémicycle que nous avons installé. Il fait presque chaud, pour une après-midi de fin d’hiver. Sabine Venaruzzo commence par prendre la parole pour présenter le festival et l’événement du jour. Nous allons assister à une lecture « Grâce à la mer », avec David Giannoni, Katerina Apostolopoulou et Ève-Line Berthod.

David Giannoni, né à Nice, évoque ses souvenirs de baignade à cet endroit même. Il quitte la capitale azuréenne à l’âge de quinze ans, suivant les déplacements professionnels de son père, à Rome dans un premier temps, puis à Bruxelles. De nos jours, il réside toujours en Belgique. Il est le fondateur des éditions Maelström et d’un festival de poésie en Belgique.

Katerina Apostolopoulou est Grecque, comme son nom suffit à le faire deviner. Elle est originaire de Thessalie. Elle parle cependant un français excellent et quasiment sans accent. Il faut dire que sa mère est professeur de français dans une école privée, où elle-même a enseigné à son tour. Depuis quelques années, elle vit à Paris. Elle est l’auteur d’un recueil intitulé J’ai vu Sisyphe heureux, un titre visiblement inspiré par Camus.

Ève-Line Berthod née en Suisse en 1982. Elle vit en Suisse romande, dans le canton de Valais francophone. Elle enseigne le français et l’anglais dans un collège que nous appellerions, en France, un lycée. Elle écrit aussi pour la revue La Cinquième Saison. Elle est l’autrice d’un premier recueil intitulé Ce qui reste, aux éditions Empreintes. Ce livre cherche, à travers des textes brefs proches du haïku, à garder trace d’un temps qui n’est plus, celui des grands-parents et des traditions agricoles du Valais. Sa lecture face à la mer nous a ainsi entraînés dans des paysages de montagnes suisses.

J’ai intégralement filmé cette triple performance et l’ai diffusée en direct sur Facebook. Vous pouvez trouver la vidéo ici : https://www.facebook.com/share/v/8XFTZFxeh5hdVW3H/

Photos et montage de Marilyne Bertoncini

Le cadre enchanteur du quai Rauba Capéu a beaucoup joué au plaisir que nous avons eu d’entendre ces trois voix singulières. Après la performance, nous avons partagé un délicieux goûter, avant de prendre la route pour le Monastère de Saorge. Les deux poétesses sont montées dans ma voiture, tandis que David Giannoni a embarqué à bord de la Poëtmobile de Sabine.

Une nuit au monastère

Nous sommes arrivés de nuit, sous un ciel constellé d’étoiles, dans les montagnes de la vallée de la Roya. Ce magnifique village haut perché est en contraste absolu avec les images de mer et de soleil de la journée. Nous sommes conscients de la chance que nous avons grâce à la confiance qui nous est faite depuis de nombreuses années par les responsables du monastère. Sur place, nous retrouvons nos amis Hoda, Tristan, et les deux « Canardes boiteuses », Manouk et Romane. Après un délicieux repas partagé dans la joie et la bonne humeur, nous rejoignons nos cellules monacales pour un sommeil bien mérité, avant la journée en Pouasie du lendemain…

Le quai Rauba Capéu


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4 commentaires sur « Grâce à la mer, récit d’une journée en poésie »

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